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"Dans dix ans, on sera comme le football"
Gambas :: RUGBY :: La fédération, la ligue, le rugby à 7, à 10, à 12, à 13 et le rugby international
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"Dans dix ans, on sera comme le football"
Arbitrage au rugby : "Dans dix ans, on sera comme le football"
Publié le 19/08/2016 . Mis à jour à 08h42 par Arnaud David
Didier Mené, le patron de l’arbitrage français, dénonce une dérive des comportements et la pression négative mise sur les arbitres par les joueurs, les entraîneurs et les présidents
« Sud Ouest » À la fin de la saison passée, vous étiez ému d'une dégradation des relations entre les joueurs, les entraîneurs et les arbitres. Vous persistez ?
Didier Mené Oui. La saison passée, deux arbitres internationaux (1) ont été menacés par des joueurs. Il y a un gros danger. J'ai peur que le phénomène soit irréversible. Dans dix ans, on sera comme le football. Aujourd'hui, je suis le seul à le dire aussi fort. J'appelle à une prise de conscience.
Au-delà de ces deux incidents, c'est un climat général que vous dénoncez ?
Effectivement. Il existe un climat de défiance. On essaie de mettre une pression constante sur l'arbitrage. Cela relève d'une stratégie. Je suis très inquiet. Des clubs exempts de reproches vis-à-vis des arbitres s'y sont mis en nous expliquant que cela avait été bénéfique à ceux dont c'est la spécialité. Il y a des présidents, qui ont découvert le rugby il y a six mois, qui vous expliquent comment arbitrer. Ils ont un culot énorme. Le discours des présidents influence les entraîneurs, le comportement des entraîneurs influence les joueurs. Le ver est dans le fruit.
L'arbitre international Romain Poite avait été menacé par Silvère Tian la saison dernière.© PHOTO PHOTO ARCHIVES AFP
On reproche notamment aux arbitres français de ne pas être tous professionnels…
Comme si l'argent pouvait tout régler. Ce n'est pas parce que les arbitres toucheront un salaire de joueur qu'il n'y aura plus de problème. Les arbitres, justement, sont comme les joueurs, il leur arrive de faire de mauvais matches. Oui, tous mes arbitres ne sont pas professionnels mais je ne me vois pas éliminer des garçons qui sont brillants intellectuellement, qui sont chercheur ou ingénieur et qui ont gagné leur place dans le panel sur le terrain.
La formule du championnat, avec ses deux relégations, ne fait-elle pas peser un poids trop grand sur tous les acteurs ?
Je ne veux pas dédouaner des comportements. Mais effectivement, la formule a des vertus en termes de suspense mais elle est anxiogène. Elle engendre ces dérives des comportements sur le terrain et en dehors. Elle a une incidence sur la qualité du jeu. En Top 14, les équipes jouent pour ne pas perdre.
À l'issue de la finale à Barcelone, vous aviez dit souhaiter revoir le protocole de recours à la vidéo. Pourquoi ?
Le protocole est beaucoup trop large. Il faut qu'on s'adapte au mieux à cette donne. On veut donner l'illusion aux gens que l'on est le plus objectif possible. En fait, les décisions sont souvent tout aussi subjectives. Demandez à dix personnes de visionner les décisions de la demi-finale Clermont - Racing 92 et vous aurez des avis partagés à 50/50. En fait, on est obligé de suivre les consignes de World Rugby mais on s'est compliqué la vie en élargissant autant le protocole. On aurait dû rester sur un protocole d'intervention limité aux cinq mètres et l'en-but.
Quelles dispositions avez-vous prises pour la saison à venir ?
J'ai réduit le panel des arbitres vidéos à huit personnes. On a fait un appel à candidatures. On a fait passer un concours avec des cas pratiques aux postulants et l'on a retenu les meilleurs. Chaque week-end, pour s'occuper de la vidéo, il y aura donc quatre arbitres appartenant à ce panel et trois arbitres centraux non retenus pour diriger une rencontre. Compte tenu du protocole, celui qui est devant la vidéo doit avoir les mêmes réflexes, la même compréhension qu'un arbitre central.
Quelles sont les autres directives fortes de la saison ?
Il faut qu'on soit plus bienveillant avec l'attaque. Notre championnat est plus tourné vers la défense. Quand un plaqueur gênait un petit peu une libération, on ne le sanctionnait pas forcément. Il faut rééquilibrer les choses. Le Top 14 est aussi la compétition où il y a le moins de lancements de jeu derrière mêlée. On est passé l'an passé de 40 % à 50 %. Mais il faut arriver à 60-70 %, comme au niveau international. Dès la première mêlée à refaire, je veux que l'on détecte un fautif. Je veux bien qu'un arbitre se donne un joker sur une mêlée cruciale en fin de match. Mais il faudra me présenter des arguments solides.
(1) Les deux incidents concernent Romain Poite menacé par Silvère Tian à Oyonnax et Alexandre Ruiz qui a reçu dans le visage le protège-dents lancé par le Grenoblois Rory Grice.
Arbitre pro pour 4 000 euros brut
Il y a, dans le panel des arbitres du Top 14, cinq arbitres professionnels, cinq semi-professionnels et cinq « amateurs ». Un arbitre professionnel perçoit un salaire de 4 000 euros brut sur 13 mois. Viennent s’y ajouter 550 euros par match dirigé.
Publié le 19/08/2016 . Mis à jour à 08h42 par Arnaud David
Didier Mené, le patron de l’arbitrage français, dénonce une dérive des comportements et la pression négative mise sur les arbitres par les joueurs, les entraîneurs et les présidents
« Sud Ouest » À la fin de la saison passée, vous étiez ému d'une dégradation des relations entre les joueurs, les entraîneurs et les arbitres. Vous persistez ?
Didier Mené Oui. La saison passée, deux arbitres internationaux (1) ont été menacés par des joueurs. Il y a un gros danger. J'ai peur que le phénomène soit irréversible. Dans dix ans, on sera comme le football. Aujourd'hui, je suis le seul à le dire aussi fort. J'appelle à une prise de conscience.
Au-delà de ces deux incidents, c'est un climat général que vous dénoncez ?
Effectivement. Il existe un climat de défiance. On essaie de mettre une pression constante sur l'arbitrage. Cela relève d'une stratégie. Je suis très inquiet. Des clubs exempts de reproches vis-à-vis des arbitres s'y sont mis en nous expliquant que cela avait été bénéfique à ceux dont c'est la spécialité. Il y a des présidents, qui ont découvert le rugby il y a six mois, qui vous expliquent comment arbitrer. Ils ont un culot énorme. Le discours des présidents influence les entraîneurs, le comportement des entraîneurs influence les joueurs. Le ver est dans le fruit.
L'arbitre international Romain Poite avait été menacé par Silvère Tian la saison dernière.© PHOTO PHOTO ARCHIVES AFP
On reproche notamment aux arbitres français de ne pas être tous professionnels…
Comme si l'argent pouvait tout régler. Ce n'est pas parce que les arbitres toucheront un salaire de joueur qu'il n'y aura plus de problème. Les arbitres, justement, sont comme les joueurs, il leur arrive de faire de mauvais matches. Oui, tous mes arbitres ne sont pas professionnels mais je ne me vois pas éliminer des garçons qui sont brillants intellectuellement, qui sont chercheur ou ingénieur et qui ont gagné leur place dans le panel sur le terrain.
La formule du championnat, avec ses deux relégations, ne fait-elle pas peser un poids trop grand sur tous les acteurs ?
Je ne veux pas dédouaner des comportements. Mais effectivement, la formule a des vertus en termes de suspense mais elle est anxiogène. Elle engendre ces dérives des comportements sur le terrain et en dehors. Elle a une incidence sur la qualité du jeu. En Top 14, les équipes jouent pour ne pas perdre.
À l'issue de la finale à Barcelone, vous aviez dit souhaiter revoir le protocole de recours à la vidéo. Pourquoi ?
Le protocole est beaucoup trop large. Il faut qu'on s'adapte au mieux à cette donne. On veut donner l'illusion aux gens que l'on est le plus objectif possible. En fait, les décisions sont souvent tout aussi subjectives. Demandez à dix personnes de visionner les décisions de la demi-finale Clermont - Racing 92 et vous aurez des avis partagés à 50/50. En fait, on est obligé de suivre les consignes de World Rugby mais on s'est compliqué la vie en élargissant autant le protocole. On aurait dû rester sur un protocole d'intervention limité aux cinq mètres et l'en-but.
Quelles dispositions avez-vous prises pour la saison à venir ?
J'ai réduit le panel des arbitres vidéos à huit personnes. On a fait un appel à candidatures. On a fait passer un concours avec des cas pratiques aux postulants et l'on a retenu les meilleurs. Chaque week-end, pour s'occuper de la vidéo, il y aura donc quatre arbitres appartenant à ce panel et trois arbitres centraux non retenus pour diriger une rencontre. Compte tenu du protocole, celui qui est devant la vidéo doit avoir les mêmes réflexes, la même compréhension qu'un arbitre central.
Quelles sont les autres directives fortes de la saison ?
Il faut qu'on soit plus bienveillant avec l'attaque. Notre championnat est plus tourné vers la défense. Quand un plaqueur gênait un petit peu une libération, on ne le sanctionnait pas forcément. Il faut rééquilibrer les choses. Le Top 14 est aussi la compétition où il y a le moins de lancements de jeu derrière mêlée. On est passé l'an passé de 40 % à 50 %. Mais il faut arriver à 60-70 %, comme au niveau international. Dès la première mêlée à refaire, je veux que l'on détecte un fautif. Je veux bien qu'un arbitre se donne un joker sur une mêlée cruciale en fin de match. Mais il faudra me présenter des arguments solides.
(1) Les deux incidents concernent Romain Poite menacé par Silvère Tian à Oyonnax et Alexandre Ruiz qui a reçu dans le visage le protège-dents lancé par le Grenoblois Rory Grice.
Arbitre pro pour 4 000 euros brut
Il y a, dans le panel des arbitres du Top 14, cinq arbitres professionnels, cinq semi-professionnels et cinq « amateurs ». Un arbitre professionnel perçoit un salaire de 4 000 euros brut sur 13 mois. Viennent s’y ajouter 550 euros par match dirigé.
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" C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise qu'on ne peut pas régler tous les problèmes par la violence." Proverbe Chinois.
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