INTERVIEW DE JB ALDIGE

INTERVIEW DE JB ALDIGE RUGBYNISTERE

Depuis notre premier article sur ton aventure à Hong-Kong, beaucoup de choses ont changé pour toi. Aucun regret ?
Je n'avais vraiment pas prévu ce qu'il s'est passé. J'ai eu "le malheur" de tomber amoureux d'une jeune fille au Pays basque. Si tout s'était déroulé normalement, j'aurais joué jusqu'à maintenant. Mais ça s'est passé différemment. Je n'imaginais pas du tout ça. Le pire jour de ma vie, c'est le 8 juin 2002 avec le drop en finale de "Lulu" Mazas contre Agen lors des prolongations. Je n'avais pas d’appétence pour Biarritz mais maintenant qu'on y est, on travaille dur. Je suis investi à 400 %.

Pourtant, à ton arrivée, le club était loin de son lustre d'antan.
Quand on est arrivé il y a deux ans on a trouvé un club avec 12,5 millions de charges. Une équipe qui était pour moi assez déséquilibrée. Ça partait un peu dans tous les sens. Il n'y avait pas de transversalité avec l'association et la formation. On a sorti l'asso de l'omnisports et redonné des moyens au centre de formation. Aujourd'hui, de l'âge de 5 ans jusqu'aux pros, on parle le même langage, on a les mêmes infrastructures, le même management. Au niveau de l'équipe pro, les progrès sont notables. On était 7es l'an passé, et cette année, 6es avant la suspension de la saison. On peut voir une nette amélioration au style de jeu qui va bien à la Pro D2 en étant solide sur la conquête. Ce qui n'était pas le cas avant. En Pro D2, ça commence par là. On n'est pas là pour faire du Super Rugby. Pour l'instant on n'est pas le Biarritz de 2002 et des finales. Il faut avoir l'humilité de jouer à son niveau. Aujourd'hui, le BO c'est le 6e ou 7e budget de Pro D2.

Que réponds-tu à ceux qui disent que le BO a un budget illimité ?
J'ai lu de partout "le Biarritz olympique profite du Covid", "ils sont milliardaires", mais il faut savoir que notre masse salariale baisse par rapport à l'année dernière. La signature de Saili a été possible car j'étais copain avec les vieux Harlequins Care et compagnie. On a pu faire ça entre potes. Mais attention, le Biarritz olympique n'est pas le Stade Français ni Montpellier. Il n'y a pas de milliardaires qui arrivent pour faire des chèques. Notre budget passe de 9,8 millions à 9,3 millions. Et la masse salariale pro passe de 2,6 à 2,4 millions. Il ne faut pas oublier que le BO reste un club axé aussi sur la formation. Il est bon de rappeler que des joueurs comme Nutsubidze (pilier, 21 ans, NDLR), Peyresblanques (21 ans, talonneur, NDLR), ils ont joué tous les matchs et ils vont continuer en passant pro. On a fait arriver beaucoup de monde au centre de formation (9 arrivées) comme Keenan Timu, le frère de Caleb du MHR, et Joe Jonas, un petit Kolbe qu'on a repéré dans les townships de Durban. On reste sur la même logique.

Quel sera le visage du BO en 2020/2021 ?
Notre stratégie a été de faire de la grande qualité sur la dizaine de joueurs pros non-JIFF. Je crois qu'on a réussi avec des éléments qui pourraient très bien évoluer un cran au-dessus. Ils sont là pour bonifier un noyau de joueurs à potentiel comme Romain Ruffenach, Ilian Perraux, Yvan Watremez qui sont de bons joueurs français mais qui ont besoin de prouver. On a essayé de trouver un équilibre. J'essaie de faire du La Rochelle. Ils ont plusieurs fois fait la navette entre le Top 14 et la Pro D2 par le passé. Mais ils avaient des étrangers et des joueurs français qui voulaient mordre le rugby à pleine dent. C'était chouette à voir.

Avec toutes ces signatures, quid du déficit de trois millions ?
Il est toujours là. Mais la masse salariale baisse et la DNACG ne nous a pas relégués. Ce qui veut dire que l'un des actionnaires du club assume ce train de vie du club. La prochaine échéance administrative c'est le passage devant la DNACG le 30 juin pour engager le BO en Pro D2. Et pas l'assemblée générale qui devrait avoir lieu cet été. Il y a un budget de 9 millions et quelques, et un chiffre d'affaires d'environ 7 millions. Donc aujourd'hui, l'actionnaire majoritaire met entre 2 et 3 millions par an pour que le club puisse commencer. Il a assumé et il continuera d'assumer. On travaille tous les jours pour se rendre remplaçable. Car si on n'est pas là pour boucher le trou, il n'y a pas de club. Si demain on se crashe en avion, qui va mettre les 3 millions ?
On en revient toujours à ce projet de stade commercial qu'on a lancé il y a deux ans. On paie tant que la ville de Biarritz accepte de se doter de structures qui lui permettra de se passer de nous. On n'est pas venu faire de l'immobilier. On n'est pas impliqué. C'est la mairie qui se sert de son revenu foncier sur l'immobilier pour réaménager le plateau sportif. On attend avec impatience qu'il soit voté par la mairie parce que c'est lui qui va permettre au Biarritz olympique de continuer à exister, à se financer sans l'apport de mécénat de notre part. L'équipe qui sera en place l'année prochaine, le BO pourra se la payer et l'assumer même sans nous avec un nouveau stade et de nouvelles installations. Donc j'ai envie de dire à ceux qui ne nous aiment pas : il faut absolument que ce projet Aguiléra avance le plus vite possible pour vous puissiez nous foutre dehors.De plus en plus de clubs se lancent dans de grands projets autour de leur stade.

Est-ce par là que passe l'avenir du rugby ?
Tout à fait. Et c'est pas trop tôt. On a mis 20 ans à se rendre compte que le temps des enveloppes sous la table est fini, des jobs à la mairie. De tout temps il a fallu payer les joueurs. Avant ça marchait avec le boulot aux espaces verts. Mais des nouveaux riches sont arrivés, les droits télé ont explosé. On n'est plus du tout sur les mêmes sommes. Aujourd'hui, les clubs de Top 14, ce sont des Ferrari avec des budgets à 40 millions. On ne peut pas baser son budget seulement sur les revenus de matchs. Le BO champion en 2002, c'est 8 ou 9 millions. Mais plus ton budget est gros et plus tu fais de gros trous. Si tu ne comptes que sur tes résultats sportifs pour faire tes 40 millions et que tu fais une mauvaise saison, t'es mort.
Un club comme Lyon a été impacté par l'annulation des matchs mais ils peuvent s'appuyer sur tout le complexe de Gerland pour avoir toujours une entrée importante. Ce qui fait que le club n'est pas en danger. C'est le seul club de rugby au monde à faire des bénéfices. L'année dernière, c'était 35 millions de bénéfices. S'ils avaient voulu, ils auraient pu les mettre dans le budget de l'année suivante et faire un budget avoisinant les 70 millions. Ça ne sert à rien mais c'est énorme. On ne tend pas vers ce modèle car on n'a pas la même surface ni la même situation géographique. On n'a que trois hectares. Eux font des bureaux et des logements, nous ce sera des petits magasins.

Ce projet va-t-il être retardé par la crise ?
C'est à la marie de répondre car on est sur l'aménagement d'un domaine public avec des commerces et de l'emploi. Dans le monde d'après Covid, il y aura besoin d'activité économique. Donc la mairie va y aller car ça va créer de la richesse sur le territoire. Ce n'est pas de l'argent public prélevé sur les impôts. C'est le même modèle que Lyon. On ne fait pas appel à des subventions publiques pour payer ce stade. On est en train de le faire avec de l'équilibrage de charges foncières. C'est la mairie qui a souhaité doter le club d'un stade avec à l'intérieur de ce stade, des fonctions commerciales qui permettront de diversifier ses sources de revenus.
On va donc passer d'un BO avec de la billetterie, partenariat et des droits télé pour 7 millions et quelques ; à un Biarritz olympique avec de la billetterie, du partenariat, des droits télé et de la surface foncière commerciale ne comprenant pas de logements et d'appartement. Nous on aura juste des boutiques, des cantines, des restaurants, etc, qui marcheront toute la semaine et qui feront que le club pourra bénéficier de revenus différents des classiques qui ne rapportent que les jours de match. Ce projet n'est pas remis en question. Il a été voté et j'espère que ça continuera après les élections municipales.

Comment s'est passée la reprise au Pays basque ?
Comme tous les clubs, on suit le protocole de reprise de la LNR. On fait tous le même contrairement à ce que j'ai pu lire. À notre grande satisfaction, tous les joueurs sont en forme. La génération 2.0 a parfois des problèmes mais sur le rugby, ils sont moins cassoulet que les générations d'avant. Ils sont tous revenus nickel. Mais je sens bien qu'en septembre, tu vas avoir des gens qui vont dire que la coupure a été trop grande et qu'ils sont fatigués. Alors que ça fait des années qu'on parle de saison trop longue, de changement de calendrier comme dans l'hémisphère sud. Je peux comprendre qu'ils aient peur pour leur avenir, mais qu'ils ne me sortent pas qu'ils se sont trop reposés.

A ce titre, que penses-tu de la gestion de crise des instances tricolores ?
On était face à une inconnue. Donc annoncer la fin de saison directement n'était pas possible. Ça a été un peu comme partout dans notre société avec un affolement général au début. Notre quotidien de président, c'est de trouver des solutions aux problèmes. C'est 95 % d'emmerdes, et 5 % de bonheur. Et là, arrive un problème qui ne concerne pas seulement un club mais tout le monde. On a eu ce vieux réflexe protecteur de vouloir trouver une solution à un problème. Alors qu'on n'en avait pas. Personne n'en avait. C'était un peu, toi tu vas jouer, toi aussi, et à la mi-temps, on va mettre 50 points au Covid. Sauf qu'on était face à truc inédit. On ne pouvait pas donner une date de reprise. On a mis en place des scénarios au fur et à mesure que le temps passait. Il est arrivé à un moment où il a fallu annuler la reprise. On espère désormais tenir le scénario d'une reprise au 4 septembre.

Et si la reprise a lieu sans public ? Le BO est-il en danger ?
L'économie du rugby ne supporterait pas des matchs sans public. On est basé sur un revenu jour de match. Donc s'il n'y a pas de supporters et de partenaires... J'ai bien aimé l'expression de Bernard Pontneau le président de Pau : au bout de trois matchs, on ne paie plus le bus. Pour moi, autoriser le retour des gens dans les loges pour commencer n'est pas la bonne option. Au BO, on a réseaux de 300 partenaires. Ils ont le club chevillé au coeur. Ce sont tous des petits porteurs, de l'ordre de 5 à 10 000 euros. Ils seront là mais on n'a pas encore relancé les négociations ni la campagne commerciale. En ces temps de crise, on laisse les gens reprendre une activité. Le but n'est pas d'aller voir les gens en leur disant que la reprise a lieu le 4 septembre et qu'il faut absolument payer. Ils ont aussi leurs problèmes. Quand on sera sûr de tout, de la date comme des conditions de reprise, on rediscutera.

On a cependant l'impression que les clubs de Pro D2 subissent moins cette crise que ceux de Top 14.
C'est évident que les clubs de Pro D2 ont moins été impactés par la période confinement. Notre salaire moyen étant bien plus bas que ceux du Top 14, l'aide du chômage partiel a été beaucoup plus appréciable. C'était jusqu'à 6 500 euros brut par mois, donc tous nos joueurs étaient en dessous du seuil. On s'est retrouvé avec toute une masse salariale à ne pas assumer pendant cette période. Par contre, la crise économique après la pandémie est la même pour tout le monde. Si un club avec un budget de 30 millions perd 1 million, ça peut aller. Mais sur un budget de 7 millions, c'est pas la même histoire.

Le projet de fusion entre Baonne et Biarritz semble désormais très loin.
1+1 ça ne fait pas deux si on prend en compte les trois sources de revenus d'un club. Prenez l'Aviron Bayonnais avec un budget de 17 millions en Top 14 avec une énorme billetterie car ils ont 16 000 personnes. Demain, on fait un club basque : on ne va pas passer à 60 000 personnes par match. Il y aura toujours qu'un stade. Donc les revenus de la billetterie seront les mêmes. En ce qui concerne les droits télé, la Ligue ne va pas nous redistribuer les deux parts. Quant au partenariat, au Pays basque, on a les mêmes. Ils partagent leur budget entre Baonne et Biarritz. Au BO, on a 3 millions de partenariats. Je ne connais pas ce qu'ils ont à l'Aviron mais si on fait le calcul, on est loin des 40 millions de budget dans ce club basque. Le marché économique reste ce qu'il est avec un budget max de 20 millions. On ne va pas marcher sur le monde. Par contre, si on commence à dire qu'il n'y a que des Basques qui joueront dans les équipes basques, moi je veux bien. En première ligne ça ira, mais je ne vais pas voir beaucoup de 2es lignes.

L' action sociale d' Arosteguy porte ses fruits

Le dernier paragraphe est hilarant.

https://www.sudouest.fr/2020/08/28/le-grand-duc-et-la-grande-duchesse-de-luxembourg-s-implantent-a-biarritz-7783341-4037.php

tire-bouchon a écrit:L' action sociale d' Arosteguy porte ses fruits

Le dernier paragraphe est hilarant.

https://www.sudouest.fr/2020/08/28/le-grand-duc-et-la-grande-duchesse-de-luxembourg-s-implantent-a-biarritz-7783341-4037.php

Léon, toi qui es né à Biarritz, tu trouves ça hilarant ?

tire-bouchon a écrit:L' action sociale d' Arosteguy porte ses fruits

Le dernier paragraphe est hilarant.

https://www.sudouest.fr/2020/08/28/le-grand-duc-et-la-grande-duchesse-de-luxembourg-s-implantent-a-biarritz-7783341-4037.php

Et tu peux nous dire ce que ça fout ici ?
J’adore bob

Ben, j' ai fourgué ça dans le 1er cageot venu.
J' aurais pu le mettre ailleurs, c' est vrai.

Jakes a écrit:

tire-bouchon a écrit:L' action sociale d' Arosteguy porte ses fruits

Le dernier paragraphe est hilarant.

https://www.sudouest.fr/2020/08/28/le-grand-duc-et-la-grande-duchesse-de-luxembourg-s-implantent-a-biarritz-7783341-4037.php

Léon, toi qui es né à Biarritz, tu trouves ça hilarant ?

Non pas du tout, mais venant de ce troll né nulle part et qui n'intéresse personne, c'est affligeant et dénué de tout intérêt!

Ho ! là ! lui...
Je suis né dans le tunnel de la gare d' Hendaye.

Ha!
Mourad remue encore
https://video.rugbyrama.fr/rugby/video-aldige-j-ai-du-mal-a-retenir-son-prenom-ce-qui-est-sur-c-est-que-ce-n-est-pas-rocco_vid1359837/video.shtml

JeanBa ne communique pas assez.
Courage mon lapin.

https://www.ecofoot.fr/classement-top14-facebook-5233/

VIDÉO - Biarritz Olympique, Covid, maintien, délocalisation : Aldigé répond à Lafond, sans contact - Top 14 - Video Rugbyrama


Passez votre chemin,
Entre un cour magistral sur la gestion de la crise sanitaire, un brin d'humour sur la jauge des 5000, une non explication sur le choix de la couleur du maillot et un tacle au passage pour les galactiques et la mairie, aucune nouvelle info intéressante
JBA n'a même pas mis en cause la mairie de Biarritz pour la qualité médiocre de l'enregistrement sonore réalisé dans les tribunes vétustes d'Aguilera